Dérapage d'un étudiant en histoire de l'art
Est justifié le blâme infligé à un étudiant en histoire de l'art qui a, lors d'un exposé, notamment parlé de "vils musulmans" par opposition aux "bons catholiques" et d'avoir relaté cet épisode sur les réseaux sociaux.Lors d'une séance de travaux dirigés d'histoire de l'art, un étudiant a, au cours de son exposé sur le tableau d'Antoine-Jean Gros "La bataille d'Aboukir", qualifié les Turcs figurant sur le tableau d'"intelligents qu'ils sont" et de "vils musulmans" par opposition aux "bons catholiques".
Il a par la suite posté sur son compte Twitter public un message selon lequel il avait pu lors de son exposé "insulter les Ottomans", "parler des vils musulmans balayés par Murat et les bons catholiques" et "expliquer au prof que sa matière est inutile et chiante". Il ne conteste pas avoir tenu les propos reprochés hormis d'avoir utilisé le terme "chiant" lors de la séance de travaux dirigés. Dans un jugement rendu le 13 juin 2024 (n° 2303324), le tribunal administratif de Lyon estime que, contrairement à ce que soutient l'intéressé, les propos qu'il a tenus et qu'il a publiés ne correspondent pas au parti pris du peintre mais portent des jugements de valeur. Par ailleurs, un contenu sur son compte Twitter public daté de quelques jours après les faits l'identifiait comme un étudiant de l'université Jean Moulin Lyon. Dans ces conditions, les faits reprochés sont fautifs et de nature à porter atteinte à l'ordre et à la réputation de l'université. En conséquence, l'étudiant n'est pas fondé à demander l'annulation de la décision par laquelle la section disciplinaire du conseil académique de l'université lui a infligé la sanction de blâme.